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Photo du rédacteurChiara Ferrigno

Olivia-Eugénie d'Aigues-Mortes : une Princesse pour rire.

Dernière mise à jour : 6 nov.

Nous poursuivons notre série sur ces micro-icônes qui ont fait le micronationalisme d’aujourd’hui. Une fois n’est pas coutume, c’est au tour de la Princesse Olivia-Eugénie d’Aigues-Mortes d’être mise à l’honneur. 

Son Altesse Sérénissime, la Princesse Olivia-Eugénie d'Aigues-Mortes posant dans le palais princier pour un article de presse

Olivia-Eugénie d’Aigues-Mortes est une exception car elle est la seule à être un personnage créée de toute pièce pour correspondre au concept même que s’était fixée sa micronation à ses débuts: être une micronation parodique s’inspirant de la Principauté de Monaco. Ainsi, notre Première Dame née avec sa Principauté est un personnage de théâtre féminin joué par un homme. Qu'on se le dise, elle n'est pas une drag-queen, ni une femme transgenre, ni un homme non-genré, ni un travesti, bref, c'est tout simplement une Princesse pour rire.


Aigues-Mortes est une petite cité médiévale sur les bords de la Méditerranée. Dans les années soixante, la jet-set française y avait ses habitudes et s’y rendait en villégiature. De cette époque, elle a conservé un esprit très « ouvert » et surtout festif. Le moment le plus important de l’année et d’ailleurs celui de la « fête votive », le plus grand rassemblement annuel où la population va jusqu’à prendre une semaine de congés pour ne rien rater des festivités traditionnelles. Ici on aime s'amuser et ce qui est drôle.


Dans un endroit pareil, instaurer une micro-monarchie absolue et surtout imposée n’aurait jamais pu voir le jour. C’est pour cette raison que l’humour était essentiel pour faire adhérer la population, à commencer par ce qui en est son symbole unificateur même: son couple princier.


L’un des deux fondateurs ayant fait du théâtre, s’inspira de deux personnages de théâtre pour donner naissance à notre Princesse: L’Australienne Dame Edna Everage et la suissesse Marie-Thérèse Porchet. Mais encore, il eut en tête ses souvenirs d’enfance de l’humoriste anglais Benny Hill dont les personnages féminins étaient des plus hilarants.


De gauche à droite: L' australienne Dame Edna, un personnage féminin de Benny Hill et la suissesse Marie-Thérèse Porchet. 3 humoristes ayant choisit d’interpréter des personnages féminins hilarants et iconiques.

L’idée de ce couple princier incluant une princesse humoristique connut un succès quasi-instantané dans tout le village. Ainsi été née la Principauté d’Aigues-Mortes avant de faire son entrée dans l’Olympe des micronations les plus connues.


Olivia-Eugénie est donc une forme de « Princesse malgré elle » ou d’anti-princesse comme on pourrait parler d’un anti-héros: touchante et à contre courant. Si à Aigues-Mortes son existence et sa raison d’exister ne posait aucun doute. Il n’en fût pas tout à fait de même dans le monde micronational, entre les esprits conservateurs et rigoristes d’un côté et les individus issus de pays dont l’homophobie n’est pas considérée comme un délit. Outre l’homophobie, la Princesse dû également faire face à un principe qui fût très bien exprimé par SM la Reine Anastasia lors d’un interview à la chaîne HBO: « Les micronationalistes ont horreur des personnes qui jouent des personnages, parce que nous ne nous considérons pas comme des personnes de fantaisies, mais comme des Souverains ou des Présidents qui sont bel et bien réels »


Pour ce qui est de l’homophobie, Olivia-Eugénie n’a jamais voulu entrer dans la polémique même lorsqu’elle fût la cible de cyber-harcèlement. Elle n’était pas là pour porter un message LGBTQ+, elle était là pour fédérer son peuple par l’humour qu’elle créée et qui s’opère autour d’elle. Cet aspect de sa personne fût réellement compris et perçu par ses pairs micronationaux le jour du gala de clôture du MicroCon 2017 à Atlanta, cinq bonnes années après sa première apparition publique en tant que Princesse improbable d’Aigues-Mortes. Et surtout la seule et unique fois où elle a assisté à un évènement micronational en dehors des remparts de sa chère principauté.


«  Parce que des princesses comme celle-là, il n’y en a qu’une et c’est la nôtre »

Aujourd’hui, elle est l’exception qui confirme la règle car elle est le seul « personnage » du Monde micronational a être reconnue à son rang. Elle doit cela sans équivoque à son peuple, aux gens d’Aigues-Mortes qui ont toujours appuyé cette particularité concernant leur Princesse. Pourquoi cela,  et bien si vous le demandez à un aigues-mortais, il vous répondrait l’oeil amusé: «  Parce que des princesses comme celle-là, il n’y en a qu’une et c’est la nôtre ».


Olivia-Eugénie aux côtés de son époux SAS, le Prince Jean-Pierre IV, Souverain de la Principauté d'Aigues-Mortes. Tout deux forment un couple indissociable qui a conquis le coeur des Aigues-Mortais.

Et oui, dans le sud de la France, les petits villages adorent avoir un petit truc à part qui les rend uniques par rapport aux autres. Avec Olivia-Eugénie, ils ont été servis et il n’en changerait pour rien au monde. Quant au fait qu’elle soit mise en vie par un homme, tout le monde adore l’idée de faire planner ce faux mystère préférant prétexter une nature ingrate comme si cela était un secret d’état dont personne ne serait dupe.


Reconnue et défendue par ses citoyens, Olivia-Eugénie d’Aigues-Mortes a brisé un code sans chercher pour autant à révolutionner le micro-monde. Elle est en cela pionnière car elle a su se faire reconnaître par ses pairs sans revendication particulière. Elle ne représente pas une communauté plus qu’une autre, elle illustre juste cette capacité à se faire accepter pour ce qu’elle est: Une princesse décalée certes, mais toujours bienveillante et drôle. 




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