La politique est toujours un sujet sensible et un bon média se doit d’être objectif et neutre s’il souhaite délivrer une information factuelle et non pas un interprétation partisane. C’est ce que nous allons réaliser ici, avec l'intention d’offrir une vision claire des enjeux qui attendent les micronationalistes.

Le changement de politiques des réseaux sociaux
L’annonce de Monsieur Mark Zukemberg au lendemain de l’élection de Monsieur Donald Trump à la présidence américaine est clair : Le réseau META, au nom de la liberté d’expression, ne filtrera plus certains propos qui autrefois étaient considérés comme injurieux, discriminatoires sans parler des fake news ou des Deep fakes qui abondent déjà. Elon Musk propriétaire de « X » suit également cette idée depuis le début de son rachat de « Twitter ». Cette « liberté d’expression » crée inévitablement une satisfaction pour certains et une inquiétude pour d’autres au sein de la communauté micronationale. Alors que peuvent faire les micronationalistes dans ce contexte ? Comment assurer une atmosphère sereine dans le Micro-Monde où religions, politiques et mêmes les minorités se font de plus en plus radicales?
La réponse à ces questions réside dans la capacité intellectuelle des micronationalistes à être capables d’exprimer leurs idées sans être injurieux. Mais en cas de discours haineux, la réaction des concernés peut aussi faire une différence pour éviter des conflits stériles et sans fin. Jusqu’à là, tout le monde s’accordera à dire : « C’est simple, il suffit d‘ignorer et de bloquer l’agresseur ». Oui mais voilà, cette réponse ne conviendra pas à tout le monde car tout dépend de l’intensité et de l’exposition de l’agression verbale.
Ignorer ou réguler
Aujourd’hui encore, le Micro-Monde est totalement incapable de mettre en place un organe intermicronational comme l’ONU ou la cour internationale de justice pour apaiser ou sanctionner des harceleurs ou des agresseurs. Le seul cas qui fit consensus dans l’histoire du micronationalisme moderne est celui de l’Empereur de Stomaria. Grâce à sa tirade « Friends without benefits », il réussit l’exploit d’être sanctionné par toute la communauté inter-micronationale.
Existera-t-il deux Micro-Mondes à l’avenir, semblables à la fracture de plusieurs sociétés démocratiques? Saurons-nous respecter nos opinions et nos différences? Les micronationalistes le feront-ils mieux que ne le font les grands dirigeants de cette planète ? Pour l'heure, la plupart se contentent d'ignorer les commentaires et les posts leur déplaisant. Il arrive aussi que deux micronationalistes ne partageant pas le même point de vue finissent par se bloquer sur les réseaux sociaux pour ne plus être défiés dans des débats jugés stériles.
Microcosme.info invite les micronationalistes à se poser ces questions pour préserver l’essence même de cette mouvance si exceptionnelle. N'oublions pas que le micronationalisme nait du désir d'imaginer un pays, une société idéale ou du moins une bride d'un monde meilleur. Comment cela peut-il se construire si les micronationalistes ne s'ouvrent pas aux débats de société avec intelligence et respect mutuel ?
Faudrait-il créer un organe pacificateur ou une charte commune prenant le relais sur la disparition de régulation sur les réseaux sociaux ? La question est en droit de se poser à l’heure où de grands rendez-vous inter-micronationaux permettent les rencontres.

L’arrivée de l’IA et le développement des fake news secouent déjà le "Micro-Monde"
Nous vivons désormais dans un monde où des conflits d’intérêts s’accentuent. Sur les réseaux sociaux, l’information que l’on reçoit n’est plus toujours basée sur les faits mais sur ce que nous avons envie de croire et d’entendre. Nous sommes par conséquent tous influencés par une information qui interprète et nous conforte les uns et les autres dans nos idées respectives. C'est la loi des algorithmes pré-programmés pour nous maintenir le plus longtemps possible sur les réseaux sociaux.
Cette information sélective devient de plus en plus la norme et s’accentue avec le développement de l’IA. À termes, il y aura de moins en moins de vérité mais des vérités. l’IA en produit déjà réalisant le travail pour laquelle elle est programmée. Avoir conscience de cela aujourd’hui est nécessaire pour prendre du recul sur nos certitudes. Le questionnement de ce qui construit nos convictions est donc essentiel pour que les micronationalistes conservent des échanges plus mesurés et moins catégoriques.
L'Empereur Olivier d'Angyalistan avait tenu à alerter le dangers des fake news et ses sombres effets en mettant le sujet au centre du second sommet de la Microfrancophonie à Vincennes en 2016. Il y a 9 ans déjà. Sa Majesté Impériale avait accueilli ce rassemblement micronational en questionnant ses confrères sur ce que les micronations pouvaient mettre en place pour lutter contre ce fléau. Depuis, plusieurs micronations ont connu des conflits internes sérieux. Ce fût notamment le cas lors du COVID dans la principauté d'Aigues-Mortes, ou des citoyens "Anti-vax" ont abandonné leur citoyenneté dès que le Cabinet du Prince s'annonçait en faveur de la vaccination. Sur les réseaux sociaux, les deux camps trouvaient une information qui convenait à leur conviction respective. Cela avait rendu le débat extrêmement difficile pour ne pas dire impossible. Récemment, c'est entre Pro et Anti Trump que le même phénomène menace la cohésion citoyenne au sein de certaines micronations.

Le micronationalisme ne changera pas le monde, mais en son sein, il doit préserver l’esprit fraternel qui l’anime au-delà des convictions de chacun. Concevoir un monde meilleur ne peut être sérieusement envisager sans une capacité de débattre ni sans une volonté de considérer l'amitié et le fun comme des piliers sacro-saints du micronationalisme. Dans un monde qui se fait de plus en plus clivant, il devient impératif que les micronationalistes n'oublient pas ce qu'ils ont apporté de beau dans ce monde : La fraternité au-delà des frontières. Aucun de nous ne peut dire qu'il n'est pas manipulé aujourd'hui par l'information qu'il reçoit. Quelque soit votre conviction, l'algorithme fera en sorte d'aller dans votre sens, à tord ou à raison. Alors puisqu'aucun de nous ne peut être sûr de ses sources, restons au moins sûrs d'une chose : Notre amitié.

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