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Photo du rédacteurOlivier Martinez

Les relations diplomatiques dans le monde micronational

Qu'est-ce-qui les motivent en général et quelle est leur utilité ?

La reconnaissance et le besoin d'appartenance à un groupe est un besoin humain qui remonte à nos origines primates. C'est littéralement lié à notre instinct ancestral cherchant non seulement la protection mais aussi à la sensation d'exister grâce à l'interaction suscitée avec les autres au sein d'une collectivité.


Les micronations étant l'oeuvre d'êtres humains, elles suivent cette logique instinctive en général. Cela se traduit par le besoin de créer des traités de relations diplomatiques, souvent annoncés de façon officielle et tonitruante par les protagonistes qui en sont à l'origine. Mais nous noterons aussi que ce n'est pas toujours le cas et nous verrons ce qui en fait la raison.


Mais qu'est-ce-qui les motive ?

Les micronations naissantes et dotées d'une très petite communauté de citoyens démontrent systématiquement le besoin de créer des relations diplomatiques pour se sentir reconnues et avoir le sentiment d'avoir une place de plus en plus prépondérantes parmi les autres micronations. Depuis des années, toutes les semaines font ainsi l'objet de nouvelles publications sur les réseaux sociaux. " Ils m'ont reconnu donc j'existe, je fais à présent bel et bien partie de ce fabuleux monde des micronations ! " se disent alors ces jeunes micronationalistes fondateurs.


L'étape suivante et souvent de tenter d'obtenir la reconnaissance des "gros poissons" pour passer à un statut et une notoriété plus élevée au sein de la communauté micronationale. Autant dire que les "gros poissons", autrement dit, les micronations historiques (et/ou les plus médiatisées) ne sont pas dupes. Ces micronations n'aiment pas du tout l'idée de servir de faire-valoir ni de trophées.


Certaines d'entre elles ont tout simplement cesser de signer des traités diplomatiques. C'est le cas de la République de Molossia par exemple. Pour d'autres, des critères moraux, éthiques et même d'ancienneté viennent mettre un frein à l'élan enthousiaste de ces jeunes pousses.


Les emblématiques

Face à ce ballet diplomatique prenant parfois des allures de terrain de chasse, on découvre que les micronations les plus historiques que nous appelerons "les emblématiques" restent bien souvent éloignées de ces formalités et de ces besoins.


Leur notoriété médiatique est souvent telle que les emblématiques n'ont pas besoin de reconnaissance de leur pairs pour se faire un nom. Mais encore, elles bénéficient avec le temps, d'une communauté de citoyens suffisamment importante pour ne plus être dépendante d'une interaction avec les autres micronations pour être active. Elles n'ont plus ce besoin ni cette crainte d'être inexistante et exclue de la communauté micronationale. Elles mènent leurs vies et leurs activités se souciant peu des autres micronations.


Des relations diplomatiques entre micronations ? Mais pourquoi faire ?

Une fois signée et ajoutée à sa liste de micronations reconnues sur leurs sites, la majorité des micronationalistes n'en font pas grand chose. Cela ne dépasse pas souvent le stade de l'annonce tonitruante sur les réseaux et de l'échange de médailles entre chefs de micronations.


Dans certains cas, une vraie cohésion politique et idéologique se manifeste. Ces convergences donnent naissance à des unions intermicronationales permettant en leur sein des débats, des accords et des prises de décisions communes sur les thèmes qui les unissent. Nous donnons ici quelques exemple: L'AMU regroupe les micronations revendiquant un territoire sur le continent antarctique, la Microfrancophonie regroupe les principales micronations émergeantes francophones et la conférence de Santiago rassemble les micronations lusophones d'Amérique. En Asie, Formousa accueille des jeunes micronations localisées dans les pays bordant la mer de Chine.


Dans l'ensemble, le monde micronational n'est pas si différent du monde tel que nous le connaissons. Un conservateur crée toujours une micronation conservatrice, un progressiste fera toujours une micronation progressiste. La seule différence c'est que dans le micromonde les deux ne sont pas forcés de composer et seules les vraies amitiés donnent naissance à de vrais traités.




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